Travaux:
THÈSE DE DOCTORAT
La place de l’Épître aux Pisons dans l’œuvre d’Horace : vers une recomposition de la poétique horatienne, sous la direction du Professeur Alain Deremetz (novembre 2010).
COMMUNICATIONS ET CONFÉRENCES
1) « Manipulations horatiennes de la diatribe cynico-stoïcienne dans les Satires : reprises et mises à distance », communication présentée le 12 juin 2015 dans le cadre de la journée d’études Dialogue et diatribe organisée à l’Université Paris 7 par Anne-Marie Favreau-Linder et Jean-Pierre de Giorgio.
2) « La persona du théoricien dans la littérature latine du Ier siècle avant notre ère : l’éclairage des prolégomènes », communication présentée le 12 mars 2015 dans le cadre du colloque L’auteur, propriétaire de son œuvre ? en l’honneur d’Alain Deremetz organisé les 12 et 13 mars 2015 à l’Université Lille 3 par Anne de Cremoux, Florence Klein et Séverine Tarantino.
3) « De l’Épître aux Pisons à l’Art poétique d’Horace : canonisation et rigidification du texte dans l’Antiquité et au Moyen Âge », communication présentée le 25 avril 2014 dans le cadre du séminaire organisé par les membres de l’axe de recherche Translatio à l’Université Stendhal-Grenoble 3.
4) « Le banquet dans les Épodes XI et XIII d’Horace : de l’écriture de circonstance à l’élaboration générique », communication présentée le 6 décembre 2013 dans le cadre du colloque-atelier international Chanter au banquet. Poésie et contexte symposiaque de la Grèce archaïque à la Rome d’Horace organisé les 5 et 6 décembre 2013 à l’Université de Lausanne par David Bouvier, Olivier Thévenaz, Bénédicte Delignon et Nadine Le Meur ; animation de la table ronde qui, en fin de session, portait sur le thème suivant : « Le banquet comme contexte de chants, les recueils écrits comme banquets ».
5) « L’Épître aux Pisons d’Horace à la Renaissance : entre influence rhétorique et subordination à Aristote », communication présentée le 8 juin 2013 à l’Université Sorbonne-Paris 4 dans le cadre des séances de la Société des Études Latines organisées pour l’année universitaire 2012 / 2013.
6) « Les Satires d’Horace et le concept de libertas », communication présentée le 20 mars 2013 dans le cadre du cours d’agrégation sur les Satires d’Horace dispensé par Alain Deremetz à l’Université Lille 3 pour l’année universitaire 2012 / 2013.
7) « A comparison between Kirk Freudenburg’s Satires of Rome: Threatening poses from Lucilius to Juvenal and Daniel Hooley’s Roman Satire », communication présentée le 30 mai 2012 dans le cadre d’une réunion du groupe de travail Classics in English dirigé par Ruth Webb à l’Université Lille 3 (voir infra p. 17).
8) « Poésie et poétique des Satires d’Horace », communication présentée le 14 mars 2012 dans le cadre du cours d’agrégation sur les Satires d’Horace dispensé par Alain Deremetz à l’Université Lille 3 pour l’année universitaire 2011 / 2012.
9) « Mythe et actualité dans les Odes d’Horace », communication présentée dans le cadre du colloque international La costruzione del mito augusteo organisé par G. Rosati à l’Université d’Udine du 9 au 11 juin 2011.
10) « La notion de vraisemblance dans l’Épître aux Pisons d’Horace », communication présentée le 4 mai 2011 dans le cadre du séminaire Vérité et fiction animé par Alain Deremetz à l’Université Lille 3 pour le second semestre de l’année universitaire 2010 / 2011.
11) « La détermination des liens de l’Art poétique d’Horace avec la Poétique d’Aristote : analogies et écarts », communication présentée le 16 février 2011 dans le cadre du séminaire Poésie et philosophie animé par Fabienne Blaise à l’Université Lille 3 pour l’année universitaire 2010 / 2011.
12) « La glorification d’Octave-Auguste dans l’œuvre d’Horace : de l’homme au dieu vivant », conférence tenue le 13 décembre 2010 devant les élèves de Lettres Supérieures du lycée Albert Châtelet de Douai dans le cadre de la semaine culturelle consacrée au thème Les dieux et les hommes.
13) « La topique du sermo dans les Épîtres d’Horace », communication présentée le 28 avril 2010 dans le cadre du séminaire Les Épîtres d’Horace animé par Alain Deremetz et Jean-Christophe Jolivet à l’Université Lille 3 pour le second semestre de l’année universitaire 2009 / 2010.
14) « Figures mythiques et métadiscours dans les Odes d’Horace », communication présentée le 27 novembre 2009 dans le cadre du séminaire interacadémique Figures et formes des imaginaires antiques (qui réunit périodiquement des membres des Universités de Liège, de Louvain, de Bruxelles et de Lille 3) organisé à l’Université Libre de Bruxelles par Michèle Broze.
15) « Structure et structurations de l’Épître aux Pisons d’Horace », communication présentée les 4 et 11 mars 2009 dans le cadre du séminaire Les Épîtres d’Horace animé par Alain Deremetz et Jean-Christophe Jolivet à l’Université Lille 3 pour le second semestre de l’année universitaire 2008 / 2009.
16) « Échanges et communication dans les Épîtres d’Horace », conférence tenue le 13 janvier 2009 à l’Université Catholique de Lille (UCL) dans le cadre du cycle de conférences organisées à l’UCL par l’Association Guillaume Budé pour l’année universitaire 2008 / 2009.
PUBLICATIONS
Livre
Silves latines 2012-2013 (« Horace, Satires I et II, 1 à 3 »), Neuilly, Atlande, 2012. Manuel de préparation aux auteurs d’agrégation.
Articles publiés
1) « Autoreprésentation du genre dans les Satires d’Horace : la constitution d’une ars satirica », dans M. Bouchardon et M. Dufour-Maître (éds), L’ombre dans l’œuvre. La critique dans l’œuvre littéraire (actes du colloque international organisé les 14 et 15 décembre 2011 à l’Université de Rouen), Paris, Éditions Classiques Garnier, 2015, p. 29-45.
Résumé : Le recueil des Satires comporte des pièces dévolues tout entières au genre satirique et à sa détermination. Horace y convoque la figure du devancier, Lucilius, considéré comme l’inventeur du genre, et porte sur ses vers un regard ambivalent : il loue sa grande liberté d’esprit et de parole, mais stigmatise le manque de soin apporté au style. Certes, la satire relève du sermo et ne saurait donc être intégrée au champ de la poésie à proprement parler. Mais elle doit néanmoins respecter un certain nombre d’exigences stylistiques : la brièveté, la simplicité dans l’expression, la variété de ton. L’autoreprésentation de la satire se fonde par ailleurs sur celle du poète satirique, qui recourt à des excursus de nature autobiographique pour expliquer et légitimer sa propension à l’invective nominale. Toutefois, le dispositif théorique mis en œuvre au sein des Satires ne se limite pas à ces seuls textes. Les principes scripturaux qui y sont énoncés s’actualisent dans d’autres compositions du recueil, qui exhibent un haut degré de généricité en réunissant l’ensemble des caractéristiques qu’Horace lui-même attache à l’écriture satirique.
2) « Conflit d’intérêts et stratégies rhétoriques dans l’Épître II, 2 d’Horace », dans E. Gavoille et F. Guillaumont (éds), Conflits et polémiques dans l’épistolaire (actes du huitième colloque international Epistulae Antiquae – L’épistolaire antique et ses prolongements européens organisé du 28 au 30 novembre 2012 à l’Université François Rabelais de Tours), Tours, Presses Universitaires François-Rabelais, 2015, p. 447-465.
Résumé : L’Épître II, 2 d’Horace s’ouvre sur l’évocation de deux reproches que le destinataire a, selon toute vraisemblance, préalablement formulés au poète : celui-ci ne lui écrit pas et ne lui a toujours pas envoyé les vers lyriques promis. On pourrait s’attendre à ce que l’épître, censée garantir ou restaurer les liens de l’amicitia, se place sous le signe de l’excuse ou de la conciliation. Mais Horace prend un autre parti, et le discours s’oriente vers une série de considérations que la satire n’aurait pas reniées. Certes, l’épistolier évite l’invective directe, mais il déploie un argumentaire à l’aide duquel il expose son point de vue et défend ses intérêts. De manière subtile, Horace se décrit comme un auteur qui a acquis l’auctoritas lui donnant le droit de ne pas honorer les commandes de poèmes. Comme il l’a annoncé dans l’Épître I, 1, il a abandonné cet exercice pour s’adonner pleinement à la philosophie morale. Son intérêt n’est donc pas de renouer avec une pratique qu’il a volontairement délaissée, mais de se mettre en quête du uerum et du decens. Ainsi la seconde partie de l’Épître II, 2 occulte-t-elle la requête du destinataire pour verser dans la réflexion éthique.
3) « L’Épître aux Pisons d’Horace à la Renaissance : entre influence rhétorique et subordination à Aristote », Revue des Études Latines 91, 2014, p. 231-248.
Résumé : Influencés par les exégèses antiques et médiévales, les penseurs de la Renaissance tendent à imposer à l’Épître aux Pisons un schéma interprétatif uniforme, fondé sur la lecture du texte à l’aune de la théorie rhétorique. Un examen de l’édition des œuvres d’Horace par Josse Bade en 1503 et du De arte poetica de Marco Vida paru en 1527 le prouve aisément. Du reste, la redécouverte d’Aristote et de sa Poétique ne favorise pas, tant s’en faut, l’émancipation du texte horatien. Il s’observe, chez des commentateurs tels que Francesco Robortello et Vincenzo Maggi, une propension à appréhender l’Épître aux Pisons à travers le prisme du traité aristotélicien, au point, parfois, de considérer que de larges portions de l’œuvre latine relèvent d’une simple réécriture du modèle grec. Certains érudits, comme Jason de Nores ou Julius Caesar Scaliger, mettent l’accent sur le décalage entre la spécificité discursive de l’épître et sa substance thématique. Mais cette revalorisation de la dimension épistolaire reste feutrée et n’ébranle nullement les habitudes interprétatives que la tradition a établies depuis Quintilien.
4) « L’Épître aux Pisons dans le corpus des œuvres d’Horace : données pratiques et enjeux interprétatifs », Revue des Études Anciennes 115 (1), 2013, p. 81-100.
Résumé : La nature du texte d’Horace que la tradition critique a pris l’habitude de nommer Ars poetica ne doit, semble-t-il, souffrir aucune remise en cause. Il suffit, pourtant, d’examiner quelques paramètres entourant la composition et la réception de l’œuvre pour être amené à nuancer ce propos. Le titre, la datation et l’identité des destinataires n’ont pas été arrêtés de manière définitive et ont fait l’objet de conjectures diverses. Il en va de même pour la place accordée à l’épître au sein du corpus horatien ; l’examen de quelques manuscrits médiévaux et d’éditions des œuvres d’Horace datant de la Renaissance révèle de grandes disparités. La présente étude entend montrer que la variabilité de ces données laisse apparaître une autre voie interprétative, qui, elle, privilégie l’aspect épistolaire du texte.
5) « Réflexions sur le genre iambique dans les Épodes d’Horace », Latomus 72, 2013, p. 152-167.
Résumé : Les Épodes d’Horace se dotent d’un code théorique en acte, lisible avant tout dans l’Épode VI, véritable programme inscrit au cœur du recueil, mais également soutenu par d’autres pièces. Ce code s’appuie en particulier sur des références explicites aux caractéristiques intrinsèques de la poésie iambique, évoquées en des termes et selon des procédés propres au genre : le poeta iambicus, empruntant le sillage d’Archiloque, compose des vers mordants à l’encontre de celui qui l’a offensé, de même que le chien de berger se montre féroce à l’égard des animaux sauvages prêts à assaillir le troupeau dont il a la garde. Le discours critique se fonde par ailleurs sur la confrontation récurrente de la poésie iambique avec l’élégie et, plus largement, avec les genres privilégiant la thématique amoureuse ; à la différence de ces derniers, l’iambe est résolument placé sous le signe de l’action. Il convient de souligner enfin le rôle que jouent les Épodes VIII et XII dans la démonstration poétologique. Les deux poèmes affichent une exemplarité liée au traitement exhaustif et, si l’on peut dire, extrême d’un motif topique, relié aux origines traditionnelles du genre.
6) « La Satire I, 7 d’Horace : « une créature étrange » ? », Vita Latina 187-188, 2013, p. 128-145.
Résumé : Dans son ouvrage Roman satire paru en 2007, Daniel Hooley souligne la marginalité de la Satire I, 7 à l’intérieur du premier livre satirique d’Horace et rappelle que la critique moderne a eu tendance à la regarder comme « une créature étrange ». À y bien regarder, le poème entretient pourtant des liens assez étroits avec les autres pièces du livre. Il peut d’abord faire l’objet d’une lecture autobiographique et être ainsi rapproché des Satires I, 5 et I, 6, par exemple, où sont exposés des fragments de la vie de l’auteur. Il s’attache ensuite à parodier Homère et à affirmer par là même la dimension triviale de la satire, particulièrement mise en lumière dans les Satires I, 1 à I, 3. Il tisse enfin un réseau d’allusions lexicales et thématiques au genre satirique et à la conception qu’Horace en véhicule dans l’ensemble du recueil ; de ce point de vue, il semble préparer les démonstrations métagénériques des Satires I, 4 et I, 10.
7) « Horace et la question de l’imitatio », Dictynna 9, 2012 (http://dictynna.revues.org).
Résumé : La conception horatienne de l’imitatio se lit dans deux passages respectivement issus de l’Épître I, 19 et de l’Épître aux Pisons. Horace y soutient que l’originalité en matière de création poétique doit naître de la capacité à adapter un cadre métrique et stylistique traditionnel à un contexte linguistique et culturel particulier. En outre, au seuil de l’Épître I, 1, il souligne son penchant pour le « butinage » philosophique : il ne se rangera jamais sous la bannière d’un seul maître, mais prélèvera au sein de chaque doctrine les éléments aptes à nourrir sa propre réflexion. Une telle assertion semble également pouvoir trouver un terrain d’application dans le rapport que le poète souhaite entretenir avec les grands modèles auctoriaux de la tradition grecque. Il ne s’agit pas de s’inscrire dans le sillage étroit d’un même devancier, mais de mobiliser les sources conjointement, de les faire coopérer, voire de les fusionner. Quelques exemples puisés au cœur du corpus horatien ont tôt fait de le démontrer.
8) « L’Épître aux Pisons d’Horace dans l’Antiquité et au Moyen Âge : prégnance de l’interprétation théorique », Anabases 16, 2012, p. 123-146.
Résumé : La réception antique et médiévale de l’Épître aux Pisons se caractérise par une inclination constante à n’appréhender l’œuvre horatienne que comme un pur et simple traité de poésie, et on peut légitimement s’interroger sur les raisons d’un tel déterminisme interprétatif. Quintilien, qui exercera une grande influence sur les théoriciens postérieurs, est le premier à nommer le texte ars poetica et à y faire référence comme s’il s’agissait d’un ouvrage technique délivrant une série de préceptes sur l’art de la composition poétique. Les grammairiens latins des premiers siècles, pour les besoins de leurs démonstrations, adoptent un positionnement similaire. Au Moyen Âge, la dimension théorique de l’épître continue d’être privilégiée à l’exclusion de toute autre ; la doctrine enseignée par les arts poétiques médiévaux, ceux, entre autres, d’un Matthieu de Vendôme ou d’un Geoffroy de Vinsauf, s’élabore sur la coopération des concepts de la poétique et de la rhétorique. Dans ces conditions, l’Épître aux Pisons ne cesse d’être considérée à travers le prisme structuré de l’art oratoire.
9) « De la Satire I, 4 à l’Épître aux Pisons : modalités et cohérence du discours critique horatien », Camenae 12, juin 2012, 16 p. (actes de la journée d’études Quo me cumque rapit tempestas, deferor hospes : l’œuvre d’Horace dans sa diversité (voir infra p. 14) ; http://www.paris-sorbonne.fr/la-recherche/les-unites-de-recherche/mondes...).
Résumé : Un examen transversal du corpus horatien révèle une répartition somme toute homogène du discours critique que le poète consacre à l’art des Muses. Les Satires, œuvres de jeunesse, comportent déjà des fragments de théorie, énoncés selon le principe de la réflexivité ; de la même manière, les Odes s’interrogent sur leur propre nature générique et construisent une réflexion cohérente sur la poésie lyrique et ses codes scripturaux. La théorie poétique s’exprime différemment dans les Épîtres, en particulier dans l’Épître aux Pisons. Le mécanisme de la réflexivité n’est plus opératoire, l’objet de la démonstration se différenciant désormais de la forme du discours. Des jeux d’échos s’instaurent néanmoins d’un poème à l’autre, et il semble légitime de parler d’une circulation des grands principes théoriques promus par le poète à l’intérieur du corpus de ses œuvres.
10) « Polémique et histoire littéraire dans l’Épître à Auguste d’Horace », dans F. Guillaumont et P. Laurence (éds), La présence de l’histoire dans l’épistolaire (actes du septième colloque international Epistulae Antiquae – L’épistolaire antique et ses prolongements européens organisé du 24 au 26 novembre 2010 à l’Université François Rabelais de Tours), Tours, Presses Universitaires François-Rabelais, 2012, p. 173-192.
Résumé : L’Épître à Auguste d’Horace repose en grande partie sur une polémique qui agita les cercles littéraires de l’époque. Face à la conviction que les compositions les plus anciennes valent mieux que les créations récentes, l’auteur y défend l’idée qu’un poème ne doit pas être jugé en fonction de son âge, mais de ses qualités intrinsèques. Cette position est soutenue par de nombreuses références à l’histoire littéraire de Rome, notamment dans ses rapports avec les canons de la littérature grecque. Et il est édifiant de constater que ces références, parce qu’elles sont engagées dans un discours de facture polémique, sont conditionnées par les besoins de la démonstration. Peu soucieux de la chronologie traditionnelle, Horace préfère livrer des fragments d’histoire, choisis pour leur adéquation avec les arguments avancés. Ainsi, le texte est marqué par une tension constante vers l’hic et nunc de la Rome augustéenne et le type de poésie idéal qui s’y réalise.
11) « Les Odes I, 36 et I, 25 d’Horace : des « poèmes-modèles » », Vita Latina 185-186, 2012, p. 61-73.
Résumé : Les Odes I, 36 et I, 25 d’Horace possèdent une valeur exemplaire. Chacune d’elles, en effet, exploite un motif précis avec une singulière exhaustivité. L’Ode I, 36 réunit les principaux éléments traditionnellement attachés à la scène de banquet et marque, vis-à-vis de la matière traitée, une distance énonciative qui tend à en faire un véritable art poétique intégré au corpus lyrique horatien. L’Ode I, 25, pour sa part, rassemble les caractéristiques du παρακλαυσίθυρον tout en maintenant une certaine indétermination référentielle, comme si Horace avait voulu offrir un paradigme détaché de toute situation de communication identifiable. L’étude de ces deux poèmes démontre que l’expression horatienne de la théorie poétique se fonde à la fois sur des développements explicites et sur la pratique scripturale elle-même.
12) « Criticisme et sentiments dans l’Épître aux Pisons d’Horace », dans S. Coin-Longeray (éd.), L’amour et la haine. Études littéraires et lexicales (actes du colloque Eros / Eris – L’amour et la haine : l’expression des sentiments organisé du 15 au 17 janvier 2009 à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne), Paris, Éditions Chemins de tr@verse, Collection Tr@boules, 2011, p. 289-319.
Résumé : De nombreux critiques modernes se sont efforcés d’assigner à l’Épître aux Pisons une structure rigide répondant à une démarche théorique bien définie. Au début du XXème siècle, Eduard Norden, en particulier, soutient que le texte s’appuie sur la dichotomie de l’ars et de l’artifex, deux catégories conceptuelles qui, dans les ouvrages techniques latins (les artes rhetoricae, surtout), sont assez peu enclines à favoriser l’expression des sentiments. L’épître horatienne, elle, prête à l’artifex, personnage normalement abstrait et désincarné, une sensibilité prompte à révéler la dimension humaine de la création poétique. Bien plus, elle n’hésite pas à personnifier des éléments relevant du domaine de l’ars et à les imaginer sujets à l’amour, à la haine, à la honte ou à la colère. Ainsi, au sein de l’Épître aux Pisons, les sentiments nourrissent et illustrent le discours critique dévolu à la poésie.
13) « Les destinataires des Épîtres d’Horace : entre réalité extratextuelle et enjeux philosophico-littéraires », dans J. Desmulliez, C. Hoët-van Cauwenberghe et J.-C. Jolivet (éds), L’étude des correspondances dans le monde romain de l’Antiquité classique à l’Antiquité tardive : permanences et mutations (actes du colloque international organisé du 20 au 22 novembre 2008 à l’Université Lille 3), Villeneuve d’Ascq, UL3 : Travaux et recherches, 2010, p. 411-428.
Résumé : Les Épîtres d’Horace s’adressent à des destinataires qu’il est parfois possible d’identifier de façon certaine, parce qu’ils possèdent un référent extratextuel connu. Et lorsque l’identité du correspondant attitré s’avère plus obscure de prime abord, l’épistolier veille souvent à l’éclairer en déterminant la nature de la relation qui l’unit à son interlocuteur. En réalité, le poète augustéen assigne à ses destinataires un statut bien particulier. Il leur délivre volontiers un enseignement de nature philosophico-éthique et les soumet ainsi à une sorte d’instrumentalisation, leur convocation dans le cadre de la lettre devenant un simple prétexte à l’émission de préceptes moraux. À y regarder de plus près, on s’aperçoit finalement que la figure de l’auteur occupe une place prégnante au sein de ces poèmes épistolaires et il paraît pertinent d’avancer que c’est Horace lui-même qui, en définitive, constitue le principal destinataire de ses propres épîtres.
14) « L’Auguste d’Horace, figure de la romanité », dans M. Blandenet, C. Chillet et C. Courrier (éds), Figures de l’identité. Naissance et destin des modèles communautaires dans le monde romain (actes du colloque Modèles identitaires et modes de construction communautaires dans le monde romain organisé les 4 et 5 octobre 2007 à l’École Normale Supérieure de Lyon), Lyon, ENS Éditions, 2010, p. 131-145.
Résumé : La poésie d’Horace rend de multiples hommages à la figure d’Auguste, volontiers conçue, au fil des Odes notamment, comme l’incarnation de Rome et de ses valeurs. Le souverain représente l’Vrbs dans sa diachronie : son adoption par César le rattache à la gens Iulia, dont on connaît l’illustre ascendance ; son influence sur le présent est soulignée par des allusions récurrentes au projet de redressement moral qu’il mène en promulguant une série de lois ; la pérennité de son nom, enfin, est annoncée en des passages à forte résonance prophétique. Mais, non content de marquer la réalité historique de son empreinte, le Princeps horatien investit également le champ du mythe et vient, par exemple, dîner à la table des Olympiens. Qualifié de diuus praesens, il devient un être total, à la fois humain et divin, qui organise Rome et le monde tout en les surplombant.
15) « Le traitement de la tragédie dans l’Épître aux Pisons d’Horace », Mosaïque 1, 2009, 23 p. (actes du colloque international Melpomène dans tous ses états : le tragique hors de la tragédie dans la littérature latine organisé les 20 et 21 juin 2008 à l’Université Lille 3 (voir infra p. 15) ; http://revuemosaique.net).
Résumé : Dans l’Épître aux Pisons, le drame occupe une place prépondérante. Deux genres dramatiques y sont particulièrement mis à l’honneur : la tragédie et le drame satyrique. L’examen de la tragédie dans une œuvre s’offrant a priori comme technique s’inscrit dans la tradition aristotélicienne. C’est donc à l’aune des développements du Stagirite qu’il convient d’examiner la façon dont Horace aborde le genre. La tragédie est-elle appréhendée par le poète augustéen comme un objet théorique qu’il s’agit de définir avec rigueur ? Nous ne le croyons pas. L’épître semble traiter de la tragédie bien moins sur un mode théorique que sur un mode poétique. Ce traitement échappe au prosaïsme des traités conventionnels et vient s’ancrer dans un discours placé sous le signe du mouvement, de l’humain, comme en témoigne la place importante accordée aux personae. Le genre tragique se trouve ainsi au cœur d’une véritable performance poétique, qui puise à une source inhabituelle, celle des τέχναι de la tradition grecque.
Publication de valorisation
« La représentation d’Octave-Auguste dans les Odes d’Horace : distance et proximité du souverain », Journal l’être lieu 4 (numéro consacré au thème de la distance), p. 9 (http://letrelieu.wordpress.com/category/journal-letre-lieu/).
Comptes rendus
1) c. r. du volume collectif édité par O. Devillers et G. Flamerie de Lachapelle Poésie augustéenne et mémoires du passé de Rome. Hommage au Professeur Lucienne Deschamps (Bordeaux, Éditions Ausonius, 2013), Insula, blog de la Bibliothèque des Sciences de l’Antiquité de l’Université Lille 3, juin 2014 (http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/blog).
2) c. r. de l’édition commentée due à R. F. Thomas, Horace. Odes book IV and Carmen saeculare (Cambridge, University Press, 2011), Revue des Études Latines 91, 2014, p. 311-313.
3) c. r. du volume collectif édité par H. C. Günther, Brill’s companion to Horace (Leiden / Boston, Brill, 2013), Revue des Études Latines 91, 2014, p. 313-316.
4) c. r. du commentaire d’E. Courtney, A commentary on the Satires of Juvenal (Berkeley, California Classical Studies, 2013), Revue des Études Latines 91, 2014, p. 320-321.
5) c. r. du volume collectif édité par M. Briand, La trame et le tableau. Poétiques et rhétoriques du récit et de la description dans l’Antiquité grecque et latine (Rennes, Presses Universitaires, 2012), Vita Latina 189-190, 2014, p. 220-224.
6) c. r. du colloque international Thalie dans tous ses états : le comique hors de la comédie dans la littérature latine organisé les 1er et 2 juin 2012 à l’Université Lille 3 (voir section suivante), Bollettino di Studi Latini 42 (2), 2012, p. 774-777.
7) c. r. du livre de M. Lowrie, Writing, performance, and authority in Augustan Rome (Oxford, University Press, 2009), Gnomon 84 (4), 2012, p. 315-320.
8) c. r. de la journée d’études Quo me cumque rapit tempestas, deferor hospes : l’œuvre d’Horace dans sa diversité organisée le 17 juin 2011 à l’Université Lille 3 (voir section suivante), Bollettino di Studi Latini 41 (2), 2011, p. 799-802.
9) c. r. du livre d’Y. Nadeau, Dog bites Caesar ! A reading of Juvenal’s Satire 5, with Horace’s Satires I. 5; II. 5; II. 6; Epistles I. 1; I. 16; I. 17 (Bruxelles, Latomus, 2013), à paraître dans Revue des Études Latines 92, 2015.
10) c. r. du livre de J. Uden, The invisible satirist. Juvenal and second-century Rome (Oxford, University Press, 2015), à paraître dans Revue des Études Latines 92, 2015.
Bibliographie
« Bibliographie sur les Satires d’Horace (livre I et livre II, 1 à 3) », Vita Latina 185-186, 2012, p. 277-280.