La souffrance physique dans l’Antiquité : théories et représentations du corps souffrant.

Type d'annonce: 
Publication de programme
Lieu: 
Toulouse
Date du colloque: 
Vendredi, 1 Octobre 2010
Institution(s): 

PLH-CRATA, université de Toulouse II - Le Mirail

Discipline(s): 
Grec
Discipline(s): 
Latin
Organisateur(s): 

Jean-Christophe Courtil

Programme: 

Dès l’apparition des premiers textes littéraires, l’Homme a tenté de représenter et d’expliquer la souffrance physique, cette compagne qui, à l’instar de la mort, est fatalement liée à sa condition. Phénomène à l’identité paradoxale (à la croisée de l’âme et du corps, à la fois signal du dysfonctionnement de l’organisme et condition du maintien de son intégrité), objet d’une angoisse originelle et universelle, la douleur est présente dans tous les domaines de production de la pensée antique : philosophie, littérature, sciences, arts. Faute de pouvoir la vaincre, les Anciens ont multiplié les efforts pour comprendre la souffrance, afin de parvenir à la soulager, ou, au contraire, à l’accepter. Mais la perception de la souffrance physique fluctue selon les mouvements de pensée et ne peut être interprétée avec univocité : destructrice pour les uns, indifférente pour les autres, ou encore purificatrice, elle est le lieu où se mêlent critères individuels, historiques et idéologiques. De nos jours, la douleur est devenue une priorité de santé publique, et les pharmacopées toujours plus sélectives et efficaces se sont multipliées, afin de parvenir à contrôler la perturbation qu’elle constitue. L’algophobie moderne a ainsi dépossédé la douleur de tout sens positif, dans l’oubli de sa fin primordiale, celle d’une nécessaire défense pour la survie de l’organisme. Une réflexion sur les conceptions antiques de la souffrance physique est l’occasion de tenter de définir les contours de la douleur dans le monde antique, à travers les éclairages littéraire, artistique, médical et philosophique, afin de déterminer la complexité des théories et connaissances construites en réseau autour de cette notion, qui touche des sujets aussi fondamentaux que la question du malheur, du sens de la vie, de la fatalité, mais aussi des limites de l’Homme, et donc de la connaissance de soi. Une telle étude permettra ainsi de percevoir l’influence de l’Antiquité sur l’évolution des pensées et des connaissances qui nous ont menés des balbutiements de la phytothérapie analgésique à la volonté de maîtrise absolue du corps souffrant.

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