Lucien (de Samosate) et nous

Type d'annonce: 
Publication de programme
Lieu: 
Poitiers
Date du colloque: 
Samedi, 17 Octobre 2009
Institution(s): 

FORELL B, EA 3816, Université de Poitiers

Discipline(s): 
Grec
Organisateur(s): 

Michel Briand
Ariane Eissen

Programme: 
Samedi 17 Octobre 2009

Université de Poitiers
Maison des Sciences de l'Homme et de la Société
Salle Mélusine
99, avenue du Recteur Pineau - 86000 Poitiers

Journée d'études, FORELL B, EA 3816

"Lucien (de Samosate) et nous"

Matin, 9h30 - 12h30

Prologue : Michel Briand et Ariane Eissen (U. de Poitiers)

Président de séance : Guy Lacaze (U. de Tours, auteur de Histoires vraies et autres œuvres. Livre de Poche classique, 2003) (sous réserve)

Anne-Marie Ozanam (auteur de Voyages extraordinaires et Portraits de philosophes, Éd. Les Belles Lettres, Classiques en Poche, 2008-9) : « Lucien, comédies humaines ».

Ariane Eissen (U. de Poitiers) : « Lucien personnage de fictions lucianesques »

Sophie Rabau (U. Paris III) : « Pourquoi dit-on que Lucien est un auteur de science-fiction ? »

Après-midi, 14h-17h30

Marie-Hélène Garelli (U. Toulouse - Le Mirail, auteur de Danser le mythe. La pantomime et sa réception dans la culture antique, Peeters, 2007) : « La Danse de Lucien :  défense d'une cause ou trait d'esprit ? »

Jean-Philippe Guez (U. de Poitiers) : « Lucien, l'ivresse et la gueule de bois »

Michel Briand (U. de Poitiers) : « La fiction qui pense en riant : avatars et paradoxes du muthos chez Lucien »

Cette journée d'études n'a pas pour but de faire un bilan de l'actualité critique sur Lucien. Elle ne vise pas non plus à établir que nous sommes les héritiers du Samosate, en vertu d'une transmission des formes littéraires qui passeraient d'une génération à la suivante, sur le modèle généalogique ou patrimonial. Il s'agit bien plutôt de creuser les pouvoirs du rire et de l'étonnement qui surgissent lorsque, lecteurs postmodernes a priori détournés des textes antiques en général et de Lucien en particulier, nous ouvrons ses opuscules.
La voix qui résonne alors peut paraître étrangement contemporaine, voire hyper-contemporaine. Certes, elle est en partie le résultat de notre construction de lecteurs, mais nous sommes tout de même guidés par le texte qui résiste en tant qu'objet à nos échafaudages subjectifs, qu'il a d'ailleurs largement suscités. De là, l'idée d'un dialogue possible par-delà les siècles, à condition d'adopter l'idée ironique que Lucien est une fiction d'auteur, que nous créons parce que nous en avons besoin. De sorte que le titre de cette journée d'études se lit dans les deux sens : ce que Lucien nous dit ; ce que nous faisons dire à Lucien, selon le principe dialogique où une conversation est nécessairement le produit d'une rencontre et d'une collaboration.
De quoi se nourrirait ici cette rencontre ? d'une parenté entre deux époques, caractérisées par le métissage culturel, la crise des systèmes communs de pensée, le sentiment d'arriver à un moment où la littérature ne peut que se refléter elle-même, dans une reprise épuisée des textes antérieurs ? Ce qui expliquerait le goût commun à l'époque de Lucien et à la nôtre pour les méta-, auto-, trans-fictions et la réflexivité ironique. Y aurait-il ainsi une connivence entre la seconde Sophistique et nous ? En quels termes pouvons-nous la décrire ? Quelles sont aussi les limites du rapprochement ?
Au plan poétique et non plus historique, comment penser les formes employées par Lucien  (voyages fantastiques, dialogues des morts, fiction philosophique...)? En quoi remettent-elles en cause nos typologies habituelles ? Quels sont les effets de l'hybridation générique qui semble constamment à leur principe ?
Car il y a bien un effet de Lucien. Son rire (ou celui qu'il fait naître en nous) n'est pas vain ou nihiliste. Le Samosate fait penser par la satire, il nous soumet à des expériences de pensée dans ses dialogues, il expérimente des schémas philosophiques avec ses « fables théoriques », pour reprendre l'excellente formule de Vincent Colonna. Il philosophe sans position d'autorité et son ironie à double fond est aussi à usage interne.
En ce sens, au triple plan historique, poétique et philosophique, il nous aiderait à comprendre ce que peut la fiction dans des temps de désarroi idéologique.

 


Organisation : Ariane Eissen (Forell B3) et Michel Briand (Forell B1).

a.eissen@free.fr
michel.briand@univ-poitiers.fr

mcmerine@univ-poitiers.fr

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Programme de la journée111.63 Ko