Lettre adressée au Président de l'Université de Bourgogne par la Présidente de l'APLAES

Le: 
Lundi, 3 Octobre, 2016

Le 28 septembre 2016

Marie-­‐Rose Guelfucci
Présidente de l’APLAES,
Professeur de langue, littérature et civilisation grecques
Université de Franche-­‐Comté
president@aplaes.org

 
Monsieur Alain Bonnin,
Président de l’Université de Bourgogne

Monsieur le Président,

Le bureau de l’APLAES et moi-­‐même avons appris avec stupéfaction que la première année du cursus  de  Lettres  Classiques  de  l’Université  de  Bourgogne,  connu  de  très  longue  date  pour  être  de  très grande qualité de la première année jusqu’au doctorat avec, en outre, des résultats avérés aux concours du  CAPES  et  de  l’agrégation,  était  menacée  de  fermeture.  Il  semblerait  cependant  qu’il  n’y  ait  qu’un malentendu  dans  les  termes,  mais  s’il  en  allait  autrement,  les  conséquences  seraient  d’une  extrême gravité : que 5 étudiants en première année de Lettres classiques soient inscrits dans une Licence Lettres avec  deux  parcours  clairement  différenciés,  Lettres  classiques  et  Lettres  modernes,  comme  l’aurait précisé, si l’on en croit les media, votre chef de cabinet, n’aurait rien que de très habituel. Que ces mêmes étudiants  soient,  en  revanche,  inscrits  en  Lettres  modernes  avec  un  choix  d’«options»  en  Lettres classiques ne saurait les préparer ni à la voie qu’ils ont choisie ni à la professionnalisation qu’ils sont en droit  d’attendre  de  l’Université  en  passant  des  concours  ni,  s’ils  veulent  se  spécialiser  ainsi,  aux  exigences de la recherche internationale.

Tout  en  étant  très  conscients  des  économies  partout  demandées,  nous  croyons  néanmoins  que l’Université  doit  continuer  à  assurer  la  qualité  et  l’efficience  du  service  public,  et  tout  particulièrement dans  les  domaines  de  la  formation,  de  l’enseignement  supérieur  et  de  la  recherche,  dans  lesquels  le cursus de Lettres classiques de Dijon est reconnu. Nous sommes en outre très surpris que ne soient pas mentionnés  dans  les  effectifs  les  étudiants  qui  suivent  pour  les  nécessités  de  leur  cursus  les  unités  de Lettres  classiques,  en  langues  ou  en  littératures  grecques  et  latines :  historiens  et  historiens  de  l’art, philosophes,  étudiants  en  langues  romanes,  voire  juristes  par  exemple.  Enfin,  dans  les  difficultés  et  les dangers actuels, il nous semble particulièrement dommageable qu’une université puisse envisager, si tel est vraiment le projet actuellement mis en œuvre, de renoncer à donner la connaissance de deux langues et civilisations qui, à l’origine de notre culture et de nos valeurs et aptes à les faire comprendre, sont aussi un pont si important entre les langues et les civilisations d’aujourd’hui.

C’est pourquoi je vous demande avec insistance que soit levé ce que nous considérons vraiment comme un grave malentendu et que l’Université de Bourgogne puisse  faire savoir qu’elle continue à offrir à ses étudiants, en Lettres classiques et, plus généralement, en latin et en grec, la formation complète qui a fait ses preuves et que les étudiants sont fondés à revendiquer.

Au nom du Bureau et de l’APLAES, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération la plus distinguée,

La présidente,
Marie-­‐Rose Guelfucci
 

Fichier attachéTaille
Lettre au format PDF172.48 Ko