Dévorer, dépenser dans le monde hellénistique et romain

Type d'annonce: 
Appel à communications
Lieu: 
Tours
Date du colloque: 
Mercredi, 29 Mars 2017 - Vendredi, 31 Mars 2017
Institution(s): 

Centre Tourangeau d'Histoire et d'étude des Sources (CeTHiS)
Université François-Rabelais de Tours
Formes et Représentations en Linguistique et en Littérature (FoReLL)
Université de Poitiers

Discipline(s): 
Grec
Discipline(s): 
Latin
Programme: 

Colloque international
Dévorer, dépenser dans le monde hellénistique et romain
Tours, 29-31 mars 2017

Dans le cadre d'un projet MSH-Val de Loire et de la collaboration entre les laboratoires FoReLL (Poitiers, EA 3816) et CeTHiS (Tours, EA 6298), deux Journées d'étude ont été organisées à Tours en 2014 sur le thème « Déchirer, dévorer, dépenser en Grèce ancienne » (http://cethis.univ-tours.fr/activites/dechirer-devorer-depenser-en- grece-ancienne-405724.kjsp). Il s'agissait d'étudier les rapports d'analogie qui unissent, dans l'imaginaire grec, consommation économique et consommation alimentaire, en s'attachant aux représentations de la consommation-destruction ou de la consommation- consomption (double sens que porte le terme anglais consumption). Un dossier de douze articles, nourri par ces rencontres et enrichi d'autres contributions, doit paraître dans la revue Gaia ; il se concentre sur les périodes archaïque et classique.
En Grèce archaïque et classique, la conception de la dépense comme perte, et sa représentation comme dévoration, destruction ou épuisement, permettent une réflexion sur la condition humaine, caractérisée par l'amoindrissement inévitable de la force vitale ou des ressources dans le temps, mais aussi sur l'action et les productions économiques, sur le désir et son contrôle, ou, dans l'épinicie pindarique, sur le rapport entre le poète, le public, le poème et son commanditaire. Le jeu des échanges métaphoriques entre consommation alimentaire, dépense et disparition se rencontre également à propos de la guerre, des conflits internes à l'oikos et la polis, des rapports entre dikè et hubris ; il illustre les abus du pouvoir «glouton» dans la comédie ancienne; et la pensée politique, philosophique et morale du IVe siècle y a recours pour articuler la place du plaisir et du besoin, du désir et de la frugalité, des dépenses et du pouvoir. Cet ensemble de constats rejoint les préoccupations des travaux qui se sont développés, particulièrement depuis 2000, autour de l'alimentation et du banquet, ainsi que les analyses récentes traitant du dissipateur et de l'indigent en Grèce, comme le recueil dirigé par Estelle Galbois et Sylvie Rougier-Blanc (La pauvreté en Grèce ancienne. Formes, représentations, enjeux, Bordeaux, Ausonius Editions, 2014), ou les dernières études d'Etienne Helmer, après celles qui touchaient à l'économie dans l'œuvre de Platon (Le dernier des hommes. Figures du mendiant en Grèce ancienne, Paris, 2015).
Les deux journées de Tours ont ainsi préparé la tenue du colloque international qui se tiendra, à nouveau à Tours, les 29, 30 et 31 mars 2017, et qui prolongera l'enquête dans les mondes hellénistique et romain.
Ce double élargissement de la question, géographique et chronologique, permettra d'évaluer la continuité et le renouvellement, dans le monde ancien, de cet imaginaire culturel. Assiste-t-on à un renouvellement du réseau métaphorique, avec l'apparition de nouveaux objets « engloutis », « ingurgités » ou « dilapidés » ? Comment les textes classiques illustrant la métaphore de la dévoration appliquée à la dépense sont-ils cités, déformés ou détournés ? L'enquête sera ouverte aux textes latins, où l'image est bien attestée (comedere, deuorare, «dévorer son patrimoine, de l'argent...», ou decoquere, « dissiper entièrement une somme d'argent, faire faillite », se rencontrent chez Plaute, Cicéron ou Quintilien) : quelles sont les spécificités de cet imaginaire à Rome? Existe-t-il des phénomènes de circulation (emprunt, réappropriation de telle ou telle image...) entre monde grec et monde romain ?
Par-delà la métaphore stricto sensu, on s'intéressera à l'ensemble des représentations associant dépense et dévoration, que la consommation alimentaire soit pensée sur le modèle économique (dévorer est une dépense stérile), ou l'inverse (dépenser, c'est dévorer). On cherchera enfin à mettre en lumière la motivation culturelle de ces analogies. Pourquoi les Anciens rapprochent-ils les imaginaires de l'argent et de la nourriture ? Pourquoi se font-ils une image essentiellement négative de la dépense, vue comme perte et dissipation, plutôt que comme investissement productif ? Le fait que la pensée économique, à Rome comme en Grèce, soit largement informée par la perspective morale, tout comme l'imaginaire de l'alimentation et de la nourriture, nous offre sans doute une première piste à explorer, sans exclusive.
Les propositions de communication sont à envoyer à l'un des organisateurs, Jean-Philippe Guez, Liza Méry, Jocelyne Peigney, pour le 15 septembre 2016.

Contacts
Jean-Philippe Guez (FoReLL) Liza Méry (FoReLL)
Jocelyne Peigney (CeTHiS)
jean-philippe.guez@univ-poitiers.fr liza.mery@univ-poitiers.fr jocelyne.peigney@univ-tours.fr

 

Lieu de la manifestation : Tours
Organisation : Jean-Philippe Guez, Liza Méry, Jocelyne Peigney
Contact : liza.mery@univ-poitiers.fr ; jean-philippe.guez@univ-poitiers.fr ; jocelyne.peigney@univ-tours.fr

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